Gandon.                                   365
G AUDON (Claude-Pierre GOURLIEZ, dit), né en 1733, était peintre de son mêtier lorsqu'il se fit entrepreneur de spectacles forains, vers 1760, il eut un moment de vogue, l'at­tention publique ayant été attirée sur lui par le procès qu'il fit au célèbre cabaretier Ramponeaux. Celui-ci, qui était alors à la mode à Paris, séduit par quelque argent que Gaudon lui avait donné, avait consenti à se montrer sur son théâtre dans un rôle fait exprès pour lui. L'entrepreneur de spectacles pensait avec raison que cette exhibition lui rapporterait beaucoup d'argent : Malheureusement, au dernier moment Ramponeaux refusa de l'exécuter et mit en avant des scrupules religieux qui, disait-il, l'empêchaient de paraître sur un théâtre. Mais ce n'était là qu'un vain prétexte, car quelque temps après Ramponeaux débutait à l'Opéra-Comique, où sans doute on lui faisait de plus-belles con­ditions. Une pareille conduite exaspéra Gaudon et il intenta un procès au cabaretier. C'est ce procès qui occupa un instant tout. Paris, grâce aux factums composés par Élie de Beaumont pour Gaudon, et par Coqueley de Chaussepierre pour Ramponeaux. Voltaire lui-même descendit dans l'arène ; il écrivit aussi un plai­doyer enfaveur du cabaretier. Finalement Ramponeaux triompha; il ne fut pas forcé de jouer chez Gaudon et fut condamné seule­ment à lui rendre le peu d'argent qu'il en avait reçu par avance. En 1770, Gaudon avait encore un spectacle à la foire Saint-Ovide.
(Victor Fournel : Curioiitét théâtrale*, I, 300.— Jal, Dictionnaire ae biographie et d'histoire, 1040.)
I
L'an 1759,1e mardi 31 juillet, une heure de relevée, en l'hôtel et par-devant nous Jacques-François Charpentier, etc., eft comparu le fleur Claude-Pierre Gourliez, peintre et entrepreneur de fpectacles, demeurant rue de Bretagne au Marais : Lequel nous a fait plainte contre Geneviève Letierce, fon époufe, et dit que depuis deux mois ou environ il a remarqué que ladite demoifelle fon époufe fe dérangeoit au point qu'elle avoit pour amant le nommé Louis, garçon du lieur Delahogue, marchand limonadier, demeurant fur le bou­levard; que pour fe voir fréquemment et à leur commodité la veuve du